Bien que nous ne possédions aucun indice concernant le territoire de Villers-Bocage, il est probable qu’au temps de la Préhistoire, des hommes aient pu occuper de façon plus ou moins permanente le territoire de notre commune. Aux alentours de Villers-Bocage, à Tracy-Bocage, Maisoncelles-Pelvey ou Monts-en-Bessin, des silex taillés ont été découverts fortuitement ; un beau menhir est visible près du village de ’’Pierrelaye’’ à Villy-Bocage.
Les premières traces actuellement connues d’une occupation humaine sur le territoire de Villers-Bocage dateraient de la fin de l’âge du bronze ou du début de l’âge du fer (Hallsatt, 800-450 av. J.C.).
En 2006, les diagnostics archéologiques sur les emprises de la zone d’activité des « Noires Terres » aménagée par Villers-Bocage Intercom et de la voie traversant cette zone d’activité ont permis de mettre au jour les vestiges d’un four domestique sans doute du début de l’âge du fer, d’un tronçon de fossé appartenant probablement à un enclos d’habitat associé à un niveau d’occupation, un four et une fosse de la fin de second âge du fer (La Tène, 120-50 av J.C.), vestiges d’une ferme gauloise. Une seconde phase d’occupation s’organise autour de deux chemins gallo-romains et d’un réseau de fossés compartimentant l’espace en parcelles à vocation agricole.
Ces fossés contenaient à certains endroits, un abondant mobilier céramique des Ier et II ème siècles après J.C. Cet ensemble se situe à proximité de parcelles portant le toponyme « Terres Noires » (voisinage du centre d’abattage) où devait sans doute exister un habitat gallo-romain. Rappelons qu’en 1990, un autre diagnostic archéologique réalisé cette fois sur le tracé de la déviation de la RN 175, à 1,5 km au nord-est de la ZA des « Noires Terres », c’est-à-dire aujourd’hui à hauteur de l’actuelle bretelle routière, avait livré, au lieu-dit « Les Hauts Vents » quelques fossés parcellaires gallo-romains.
Au Haut Moyen-Age, l’existence d’un village à l’emplacement du bourg actuel de Villers-Bocage semble pouvoir être confirmée comme le laisseraient supposer les dédicaces des deux anciennes paroisses – Saint Martin et Saint Germain – et peut-être également quelques sarcophages exhumés lors de la construction de l’église Saint Germain au début du XIX ème siècle. Ainsi la région de Villers-Bocage n’échappa pas à la naissance du christianisme et à son influence dans nos campagnes à partir des VI ème et VII ème siècles.
Les « de Villers » seront les seigneurs de nos paroisses jusqu’au XIVème siècle. En 1096, le Sire de Villers accompagna Robert II Courteheuse (fils de Guillaume le Conquérant), duc de Normandie en Terre Sainte.
Notons qu’à cette époque, il est souvent fait mention de Villers-en-Bocage ou Villers-en-Boscage. En 1276, un Gautier de Villers est signalé comme bailli de Caen. Pour assujettir les populations locales et contrôler l’importante voie de passage conduisant de Caen à la Bretagne, à environ un kilomètre au sud du bourg actuel, ces seigneurs possédaient un château constitué d’une motte et d’une basse-cour dont plusieurs bâtiments résidentiels et de service ont été reconnus à l’occasion d’un diagnostic archéologique réalisé sur l’emprise de la déviation de Villers-Bocage en octobre 1989.
Au Moyen-Age, le marché de Villers-Bocage était devenu suffisamment important pour que de nombreuses chartes d’affranchissement soient signées entre la seigneurie de Villers-Bocage et les abbayes d’Aunay-sur-Odon et d’Ardennes, accordant à chacune d’entre elles des concessions avantageuses (dîme, emplacement, rentes…). En 1303, il est même fait état des « coutumes du marché de Villers-en-Bocage’’.
Les Bacon étaient de puissants seigneurs. Roger le cinquième du nom épouse l’unique héritière des de Villers : Jéhenne. De leur union naîtra une fille unique prénommée Jéhenne, comme sa mère. C’est notre Jeanne Bacon, châtelaine de Lisle et dame du Molay et de Villers.
Indépendamment de sa volonté, Jeanne Bacon sera impliquée dans certains événements de la guerre de Cent Ans. Elle a deux qualités : sa beauté (on ira jusqu’à l’appeler ’’l’Hélène Normande’’) et sa fortune.
Lorsqu’il fut question de son mariage, deux prétendants se présentèrent. C’était Robert VI Bertrand de Bricquebec, seigneur de Roncheville, maréchal de France, qui réclamait cette riche héritière pour son fils Guillaume, et Geffroy d’Harcourt, dit le Boiteux, baron de Saint-Sauveur-le-Vicomte qui la demandait pour son propre neveu. Robert Bertrand l’ayant obtenue, Geffroy se considéra comme offensé par un tel refus et résolut de se venger.
Au-delà de cette offense, Geffroy se compromit dans un complot contre le roi Philippe le Valois. La conspiration s’était organisée à Saint-Lô entre le baron de Saint-Sauveur-le-Vicomte, Jean, sire de la Roche-Taison, Richard de Percy et Guillaume Bacon et quelques autres seigneurs du Cotentin et du Bessin.
Geffroy promettait d’aider ses amis à reconquérir leurs libertés provinciales, moyennant une vague promesse qu’ils le reconnaîtraient ensuite comme duc de Normandie. Le complot fut éventé. Banni du royaume, privé de ses biens confisqués, Geffroy d’Harcourt se réfugia auprès d’Edouard III, roi d’Angleterre.
Sur l’insistance de Geffroy d’Harcourt qui n’avait nullement oublié ses rancunes personnelles, le 12 juillet 1346, Edouard descendait à la Hague de Saint-Vaast-la-Hougue, dans la presqu’île du Cotentin, avec son principal corps d’armée. Tandis qu’il remontait vers Caen par Torteval et Fontenay-le-Pesnel, ses troupes s’emparaient des différentes forteresses de la région. C’est ainsi que probablement le 25 juillet, le château de Villers-Bocage était pris.
Une grande misère régnait à cette époque. Depuis 1348, sévissait une terrible peste. On comprend que le cœur généreux de Jeanne Bacon s’en soit ému. Elle fonde le 1 er août 1366, un hôtel-Dieu où l’on recevra les pauvres, les passants, les femmes enceintes, les orphelins jusqu’à l’âge de sept ans. Jeanne Bacon mourait en 1376.
Une seconde phase de la guerre embrasa la région de Villers-Bocage. Le roi d’Angleterre, Henri V, débarque en 1417 dans l’estuaire de la Touques. La tour de Villers fut obligée de se rendre à un détachement militaire envoyé de Caen. A cause de sa résistance à l’ennemi, la seigneurie de Villers fut donnée le 22 mai 1418 à un général anglais nommé Hortaud Vauclox, chevalier de l’ordre de la Jarretière. C’est la bataille de Formigny qui mit fin en 1450 à l’occupation anglaise de notre région.
Après la guerre de Cent Ans, plusieurs familles nobles vont se succéder à la seigneurie de Villers-Bocage : tout d’abord, les Goyon dans la seconde moitié du XV ème siècle, puis les Roncherolles au XVI ème siècle. Dans le courant du XVI ème siècle, les guerres de Religion eurent peu de retentissement à Villers-Bocage et dans ses environs proches.
Au XVII ème siècle, la famille de Morin réunit les terres des paroisses de Saint-Martin et de Saint-Germain de Villers. C’est à cette famille que nous devons la construction du château actuel aux environs de 1630. Ce dernier semble avoir eu quatre tourelles à l’origine. Deux auraient été détruites au moment de la construction de l’aile droite vers 1765-1769.
Au cours du règne de Louis XV, la querelle des Jansénistes contre les Jésuites a déterminé un événement important à Villers-Bocage : la fermeture du prieuré de l’hospice créé par Jeanne BACON, 350 ans plus tôt et administré depuis 1643 par des sœurs Bénédictines. Suite à des prises de position jansénistes de l’évêque du diocèse entre 1720 et 1730, des discordes se font jour entre les religieuses du prieuré. Une mauvaise gestion administrative ajoutée à cette querelle religieuse amène une fermeture du prieuré par l’évêque, en 1749, ce qui n’empêche pas l’hospice de continuer à remplir sa mission.
En 1722-1726, la population de Villers-Bocage atteignait 1453 personnes. Jusqu’en 1750, il n’est question que du chemin de Caen en Bretagne ou grande Rue, des rues Saint-Martin et Saint-Germain, du chemin de la Fontaine Pourrie, du chemin du Maudray, du Pied Fourchu, du marché de Villers-Bocage, du chemin aux Charbonniers, etc… (Noms existants encore aujourd’hui).
La grande route fut construite aux environs de 1750 ; la route de Bayeux par Tilly en 1770. Ces aménagements provoquèrent des constructions nouvelles et le développement des affaires. Le 10 mai 1777, Joseph II, Empereur d’Allemagne et frère de la Reine de France, vint à Caen et c’est à Villers-Bocage qu’il coucha incognito. Les « Le Vicomte » furent seigneurs de Villers pendant tout le XVIII ème siècle jusqu’à la fin de la Révolution. Ils vendront alors leurs terres à Pierre-Jacques Grandclos-Meslé, armateur à Saint-Malo.
Lors de la période révolutionnaire, la cité de Villers-Bocage ne connut pas d’événements importants et marquants. Cependant, elle n’échappa pas totalement aux troubles inhérents à cette période tumultueuse.
Au début de cette période, un personnage local marqua à sa façon le début de cette période charnière de notre histoire. Pierre Lévêque (1733-1803), curé de Tracy-Bocage, qui était professeur à l’université de Caen et qui fut doyen de Villers-Bocage, était l’un des douze députés représentant le bailliage de Caen aux Etats Généraux de 1789. Rappelons qu’à la séance d’ouverture des Etats Généraux le 5 mai 1789 à Versailles, il y avait environ 1200 députés au total.
Dès novembre 1790, les prêtres sont invités à adhérer à la constitution civile du clergé. Dans le canton de Villers-Bocage, un seul prêtre accepta de prêter serment à la Constitution. Dans ce contexte un événement dramatique eut lieu à Villers-Bocage dans la nuit du 16 au 17 février 1796, des chouans de l’armée catholique et royale de Normandie commandée par Frotté viendront s’emparer de deux prêtres assermentés de Saint-Georges-d’Aunay pour ensuite les assassiner sur la route de Villers-Bocage.
Sous la Terreur, un ’’Comité Vigilant’’ désignera des délégués pour veiller sur les scellés posés au nom de la nation sur le château de Grandclos Meslé et demandera la suppression de la croix qui existait dans la cour de l’ancienne communauté.
A la fin de cette période la population de Villers-Bocage est de 1229 habitants en 1796-1797 et de 1121 en 1798-1799. On y trouve des professions diverses : marchands de bestiaux, maréchaux-ferrants, aubergistes, marchands de cidre et de vin, bouchers, boulangers, marchands de grains, marchands de draps et de robes, teinturiers, marchands de sabots et cordonniers, marchands de bois, quincaillers, étaliers et chaudronniers, serruriers, horlogers, marchands de braise et colporteurs, puis des professions libérales telles que notaires, huissiers, officiers de santé, pharmaciens et apothicaires, officiers vétérinaires et maîtres de poste aux chevaux…
Pierre Jacques Meslé de Grandclos-Meslé décède en 1806. Son fils, Stanislas, devient maire en 1810. Leurs successeurs continueront leur œuvre. On peut dire que chaque maire, après lui, aura à cœur de moderniser sa commune. Nous avons le plan de Villers-Bocage de cette époque (cadastre de 1836). Les rues sont pour l’essentiel ce qu’elles étaient en 1939. Mais, exceptés le château et l’hospice, tout aura été rebâti pendant cette période.
L’église, commencée en 1834, ne sera terminée que vingt ans plus tard. C’est un grand bâtiment rectangulaire dont l’ornementation intérieure est de style néo-dorique. En 1849, la croix de bois qui se trouve entre les routes de Caen et Port-en-Bessin est remplacée par une croix de pierre (emplacement actuel du calvaire route de Bayeux).
Au milieu du XIXème siècle, il y eut jusqu’à six écoles à Villers-Bocage : deux écoles communales et quatre écoles libres.
Sur la place voisine de la halle aux grains, une statue en bronze de Richard-Lenoir fut inaugurée en 1865. Elle glorifiait ce patron filateur de coton né en 1765 à Epinay-sur-Odon et qui exploita de très nombreuses usines dans la France du Nord, sous le 1er Empire, dont celle qui fut établie dans l’ancienne abbaye d’Aunay-sur-Odon.
Vers la fin du XIX ème siècle, on verra souvent la commune acheter des maisons pour aligner ses rues. Les places sont agrandies. A partir de 1886, on construit un peu partout trottoirs et caniveaux. L’éclairage public se fait alors au pétrole. Une coquette mairie avec campanile est construite. Le rez-de-chaussée est une salle des fêtes ; au premier étage se trouve le bureau du maire, la salle du Conseil, celle de la Justice de Paix et le secrétariat.
En 1880, suite au don d’un petit terrain, une statue en l’honneur de Notre-Dame des Victoires de Paris y sera érigée. Elle existe encore ; nous l’appelons « la Vierge Noire ».
De 1836 à 1936, la population de Villers-Bocage se stabilise. En 1836, on compte 1 178 habitants ; un siècle plus tard, 1 091 habitants. Cette situation, Villers-Bocage la doit à son marché et tout spécialement à son marché de la viande qui est devenu l’un des plus importants de l’ouest. C’est d’abord pour son service que la gare est construite. Déclarée d’utilité publique en 1881, le tronçon Caen-Aunay-sur-Odon sera mis en service en 1886, le tronçon Aunay-sur-Odon-Vire en 1888. Les quais ont plus de 200 m. de long. On compte parfois cinq à six trains la semaine avec un total de 150 wagons, la plupart formés le mercredi.
Le marché aux bestiaux est un vaste brouhaha de voix et de mugissements. Il y a les marchands locaux. Leur rôle est de rassembler sur le marché les animaux des régions voisines. Ils partent dès le lundi en carriole avec leur « cacheux ». Le cacheux est un personnage très typique du monde agricole. Le patron rentrera à Villers avec sa voiture, mais le cacheux fera la route à pied avec les bêtes. L’hiver, quand les routes sont mauvaises. il faudra ferrer les vaches avant de partir.
Au début de la guerre, comme partout, on fit preuve à Villers-Bocage de la même inquiétude et de la même confiance dans nos soldats.
Hélas, beaucoup ne devaient pas revenir. 39 jeunes de Villers-Bocage sont restés sur le champ de bataille. Leurs noms sont gravés sur le monument élevé à leur mémoire. C’était une construction pyramidale en granit, entourée de quatre femmes symbolisant la Liberté, l’Egalité, la Fraternité et le Dévouement, surmontée d’un poilu tenant la Victoire.
Les quatre statues ont été ensevelies suite aux bombardements de la deuxième guerre mondiale ; deux ont été retrouvées lors des travaux de rénovation de l’hôtel de ville en 2000.
L’artiste-peintre René-Ernest Huet est né à Villers-Bocage le 31 août 1886. C’est auprès de son père, artiste, qu’il se forme tout d’abord. A l’âge de 16 ans, il entre dans l’atelier du peintre Ferdinand Humbert à Paris puis un peu plus tard dans celui de Victor Gilbert, connu pour ses vues de la capitale. En 1908, il entre à l’École des Beaux-Arts à Paris et expose rapidement au Salon des artistes français. Il reçoit alors plusieurs prix pour ses compositions. Il devient l’élève de Luc-Olivier Merson, et postule, sans succès, en 1910 au Prix de Rome. Exposant à nouveau jusqu’en 1913 au Salon des artistes français, il se fait connaître par quelques œuvres comme « Ulysse retrouve dans le verger son vieux père Laërte ». Le tableau reçoit le Prix Chenavard en 1913. Pour sa dernière participation au Salon des artistes français, il est récompensé par la médaille de bronze.
Il n’aura malheureusement pas le temps de poursuivre sa vie d’artiste prometteur.
Mobilisé dès le mois d’août 1914, il meurt sur le front de la Somme, à Mametz, le 17 décembre, au début de la Première Guerre mondiale. Son père, pour honorer sa mémoire, offrira le tableau « Ulysse retrouve dans le verger son vieux père Laërte », une œuvre de grande taille (1,95 m x 2,65 m), au Musée des Beaux-Arts de Caen. Malheureusement, l’œuvre sera détruite dans les incendies des bombardements du 7 juillet 1944.
Plusieurs de ses œuvres sont conservées au Musée d’Orsay à Paris, au British Museum à Londres et au Musée des Beaux-Arts de Caen.
Des hommages ont été rendus à René-Ernest Huet à Villers-Bocage et une plaque commémorative a même été installée en mémoire de cet artiste qui a marqué de son empreinte la vie culturelle de la ville. Des expositions ont permis également de connaître une partie de ses œuvres.
La communauté de communes de Pré-Bocage Intercom développe Après la guerre de 1914-1918, la commune est électrifiée. On perce le boulevard Joffre, on prolonge la rue Jeanne-Bacon, on crée la rue Emile-Samson.
Quelques industries commencent à s’implanter. C’est d’abord l’entreprise de matériaux Rivière, puis une petite scierie qui deviendra successivement une fonderie fournissant des poëles aux tranchées, une usine de bois déroulé et une fabrique de combustibles pour gazogènes.
C’est surtout en 1918, l’implantation par la famille Philips d’une tricoterie qui emploiera bientôt une cinquantaine d’ouvrières. Le château a été vendu vers 1888 à un célèbre avocat parisien : M. Lignereux.
Après sa mort, le château passa en 1929 dans la famille de Monsieur le marquis de Clermont-Tonnerre qui l’occupe encore aujourd’hui. En 1931, Madame la marquise de Clermont-Tonnerre établira un dispensaire. Il sera construit en souvenir de Monsieur de Mérode.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, dès l’offensive allemande du mois de mai 1940, trois jeunes gens de Villers-Bocage perdent la vie. Dans la nuit du 19 au 20 juin, les premiers commandos allemands investissent la ville et, le 1er juillet, c’est l’occupation. Au début de juillet les Allemands réquisitionnent le château, les écoles et s’installent chez les particuliers. Nous rentrons dans une période de rationnement et son pendant : le marché noir. Le couvre-feu est instauré.
Malgré tous les dangers, quelques habitants n’ont pas hésité à entrer en résistance : – Madame Marguerite, Monsieur Huet et Monsieur Briard uniront leurs efforts pour procurer des faux papiers et sauver ainsi bien des vies. Madame Marguerite sera arrêtée et déportée au camp de Ravensbrück pendant près d’un an, tandis que Monsieur Briard décèdera en mars 1944 à son arrivée au camp de Mathahausen. Monsieur Huet ne sera pas arrêté, il sera victime d’un mitraillage lorsqu’il faudra évacuer Villers-Bocage. D’autres habitants de Villers intègreront la résistance : dans le réseau ’’Hector’’, Messieurs Le Baron, Doublet, Chiron, Thorel, Aubin, ou dans le réseau ’’Alliance’’ auquel Monsieur Jean Caby prendra une part très importante. C’est l’agent radio qui organisera un véritable réseau de renseignements. Arrêté par les Allemands, il sera longuement interrogé, frappé et torturé. La plupart sera déportée ou fusillée.
Le 13 juin 1944, à 8h45, la 7ème D.B. britannique est à Villers-Bocage. Elle traverse le bourg sans difficulté car les éléments allemands du train sont partis de la veille. Par contre, dès sa sortie de Villers en direction de Caen, elle rencontre les « Tiger » de Michel Wittmann (l’as aux 119 victoires sur le front russe). Un seul est en état de se déplacer et quatre autres endommagés peuvent encore servir. Mais dès que l’alerte est donnée, huit autres chars allemands viennent à la rescousse. Toute la colonne anglaise est mitraillée et les chars britanniques demeurés dans Villers-Bocage sont détruits les uns après les autres.
Pour s’emparer de Caen, Montgomery va établir un barrage entre Tilly et Evrecy. Pour protéger l’attaque de la cote 112, un violent bombardement a lieu sur Villers-Bocage. Le 29 juin le clocher s’écroule et le 30, 250 avions viennent déverser sur l’agglomération 1 350 tonnes de bombes. C’est l’écrasement total du bourg. Ce jour-là, il y a six nouveaux tués et de nombreux blessés.
A partir du 30 juin 1944, il n’y a plus de vie à Villers-Bocage qu’au château. Madame de Clermont-Tonnerre organise les secours devenus nécessaires. On enterre les morts dans le parc, les Anglais et les Allemands séparément. Une salle de soins et de chirurgie est aménagée dans les sous-sols du château. On installe, dans trois chambres au deuxième étage, une maternité. Elle y restera jusqu’en 1948 et 457 enfants y naîtront.
Les bombardements se renouvelleront les 13, 14 et 20 juillet. Il reste 40 maisons endommagées sur 520. Villers-Bocage est détruit à 90%. Le 24 avril 1949, l’attribution de la Croix de Guerre avec citation à l’Ordre de la Division, atteste ainsi l’importance des sacrifices accomplis.
7 mars 1948 : Pose de la première pierre de la reconstruction (rue Pasteur, îlot A) en présence du préfet Alexandre Stirn.
1949 : remise des clés des premiers logements reconstruits de Villers-Bocage : immeubles d’Etat de la rue de Brioude et maisons préfabriquées de la rue Jean Caby.
24 juin 1950 : bénédiction de la première pierre de l’église par Mgr RONCALLI, futur pape Jean XXIII.
Fin 1950 – 1953 : livraison progressive des immeubles des îlots A, B, C et D de la rue principale.
7 mai 1952 : ouverture du marché au beurre (1 ère tranche du petit marché).
10 avril 1954 : inauguration des écoles et de la maison de retraite en présence du président du Conseil, Joseph LANIEL.
29-30 mai 1955 : consécration de l’église.
1956 : mise en service du marché aux bestiaux.
8 juillet 1960 : inauguration de l’hôtel de ville.
FILM DE LA VENUE DU GENERAL DE GAULLE LORS DE L’INAUGURATION DE L’HOTEL DE VILLE
Copyright de l’extrait du film : Fonds Marcel Ozenne/La Fabrique de patrimoines en Normandie. Remerciements : famille Ozenne. https://vimeo.com/803444872/45d9e4ce83
« Les mercredis de cach’les Vias » est un film produit en 2001 par la ville de Villers-Bocage, avec la participation de Monsieur Xavier Lebrun, alors Conseiller Général et Maire de la commune et avec le soutien du Conseil Général du Calvados.
Il a été réalisé par Monsieur Jean-Jacques Lion.
Remerciements à Madame Henriette Chevalier et Messieurs Pierre Bernouis, Etienne Besse, Stanislas de Clermont-Tonnerre et Raymond Ursin pour leurs témoignages.
Ce film relate l’histoire du marché aux bestiaux.
Villers-Bocage est depuis le Moyen-Age une place forte du commerce des animaux.
Tous les mercredis, les acheteurs venus de partout, commercent dans un brouhaha de voix et de mugissements.
Cach’les Vias, c’est le nom de Villers-Bocage en patois normand, est une commune qui doit son développement au commerce de la viande. »
Découvrez la vidéo ci-dessous :
Film « Raconte-moi Villers-Bocage » par l’association « Passerelle de mémoire » en collaboration avec La Maison de Jeanne
Le point final de la reconstruction aura lieu le 8 juillet 1960, lors de l’inauguration de la mairie par le Général de Gaulle.